Une rencontre étrange.... |Privé Oz| [En pause]

Je dormais. Oui, je dormais dans la voiture que mon chauffeur conduisait. Ca peut paraître bizarre qu’une orpheline ait un chauffeur. Ou mais, à la mort de mes parents, j’étais devenue une sorte de « pupille de l’Etat ». J’avais donc des sous supplémentaires, et mes parents m’avaient laissé une importante somme d’argent sur un compte de plus. J’avais donc eu les moyens – ou plutôt le luxe devrais-je dire - de m’engager un chauffeur/majordome, puisqu’il faisait un peu tout pour moi. J’étais dans une luxueuse Porsche Cayman S noire qui roulait vraiment à la limite de la vitesse autorisée. Normalement, il est vrai que je vis dans la ville de la Cross Academy, mais j’avais eu des nouvelles d’un ami – le seul qui ne m’ait pas cru folle immédiatement – que j’avais pu revoir, et cela m’avait fait un immense bien.

J’étais cependant horriblement en retard car j’avais dit que je devais arriver vers 22 heures et il était 22 heures. Le directeur m'avait fortement déconseillé d'arriver à cette heure, sauf qu'il ne s'était pas justifié, et que je l'avais persuadé... Mais j’étais encore à dix minutes de l’établissement. Je fis signe à Takeshi, mon chauffeur, d’accélérer pour limiter les dégâts, puisque je ne voulais pas qu’on remette en cause ma parole. Si j’avais bien compris, ma classe, la Day Class, serait dans son dortoir, et la Night Class serait en cours. Je trouvais étrange cette histoire, mais c’était aussi l’une des raisons qui m’avait « poussé » à rejoindre ce lycée.

J’avais fait exprès de choisir cet horaire, car j’étais « presque » sûre de ne croiser personne, ce qui n’était pas plus mal, du fait que je n’avais envie de croiser personne. Tout d’un coup, la voiture pila net, évitant de peu l’accident. Je n’arrêtais pas de jurer, et Takeshi me fit signe de me calmer. Il avait ce don de me calmer par sa simple présence de toute façon, alors il n’avait pas besoin de me faire de signe, sauf si c’était pour que je remarque à nouveau qu’il était à côté de moi, et pas ailleurs. Il continua le trajet comme si de rien était. Le lecteur CD crachotait la musique de la radio, une chanson de The Gazette. J’aimais bien ce groupe, mais je n’écoutais presque jamais de musique, sauf parfois pour me calmer, ou m’isoler.

Lorsque Takeshi s’arrêta, je n’eus pas besoin d’ouvrir ma portière. Il se tenait déjà là, à côté de moi, la porte ouverte. C’était l’un des rares qui pensaient que je n’étais pas folle à penser que les vampires existent. J’en suis sûre, ils existent. D’ailleurs, c’était l’un des autres objectifs qui m’avait fait venir dans cette académie plutôt qu’une autre. Il y avait deux classes étranges, et l’une ne se montrait JAMAIS en plein jour. Oui, je sais, j’ai l’air plutôt bien renseignée, mais j’ai surtout quelques contacts dans l’établissement, et dans les alentours. Comme j’ai vécu dans la ville, je connais deux des videurs de la boîte de nuit, qui m’assurent une entrée, puisque je ne fais pas les dix huit ans requis.

Je sortis de la voiture et alla chercher ma valise à l’arrière. C’était une magnifique valise de couleur vert pomme, un vert magnifique. C’était un peu voyant, mais je n’avais pas grand-chose à cacher, et personne n’était censé être dehors. De toute façon, je comptais ignorer poliment toute personne qui m’adressera la parole, puisque je n’avais pas envie de parler. Je n’avais jamais envie de parler... Après tout, j’étais timide mais... Parler me donner parfois la nausée. J’avais toujours l’impression que j’ennuyais les gens et donc je ne parlais pas, comme ça, je ne les embêtais pas.

Je pénétra dans l’établissement puisque le portail était ouvert, sans avoir dit auparavant à mon cher Takeshi d’être disposé à venir me chercher à tout moment, que je puisse sortir un peu tout de même, que je ne reste pas enfermée dans la chambre que je partagerais avec quiconque...

J’entendis un bruit à ma droite. C’était une sorte de craquement, que j’ignorai totalement. Après tout, j’avais dit que je ne parlerai à personne. Si c’était quelqu’un, il fallait mieux que je ne le trouve pas. Surtout que je ne savais pas ce qu’ils faisaient ! Mon tempérament de curieuse avait plutôt tendance à l’emporter en général, mais ce jour-là, j’étais fatiguée, et je n’avais pas du tout envie de m’approcher de ce bruit.