If you see Cassandre tell her she was right La main tendue vers le bras pour s’y accrocher, le visage enfantin résolument fixé sur le sol.
Une simple phrase pouvait à elle seule résumer toute la situation. Une seule pauvre phrase pour décrire des années de misère pour deux enfants bien trop jeunes pour en « être là » comme on dit. Mais sans doute ce qui est pire, est que c’est là tout ce que ces enfants aient jamais connus. En effet, l’aîné n’ayant pas de souvenirs d’autre chose tandis que Vincent était alors bien trop jeune pour se souvenir de quoi que ce soit.
Ainsi pour le plus jeune des Riddle tout ce qui existait était les rues sales d’une ville anglaise, et bien entendu son frère autour duquel, sa vie gravitait tout simplement. Gilbert était à lui seul l’univers du très jeune Vincent. Ce lien à l’époque était encore innocent, comme l’enfant lui-même avant sa propre chute. Il était non seulement sa seule famille connue mais aussi la seule personne à lui avoir témoigner ne serait-ce que de l’affection bien que maladroite.
Le contexte était cependant suffisamment perturbant pour un enfant de son âge, être considéré comme la Peste n’était vraiment pas nécessaire pour ébranler cet enfant chétif. Tout cela du à une seule chose : Hétérochromie. Il n’y avait bien que dans les livres que cela pouvait être qualifié comme un don, dans la réalité c’était mal vu. En effet Vincent était venu au monde avec cette étrange particularité. Etrange et surtout dérangeante car elle était avant tout considérée comme une anomalie génétique, une sorte de dérapage, d’erreur. Cela aurait pu s’arrêter à cela, quelques regards intrigués tout au plus, mais il avait fallu que l’un des deux de la paire par un jeu du hasard se révèle être d’une couleur vin. « L’œil rouge du malheur. »
Comment expliquer à un enfant que sa condition de paria de la société lui venait tout simplement du folklore britannique ? Qu’un hasard génétique le ferait classé parmi les mythes « les yeux rouges apporteront la malédiction ». Qu’il serait banni à tout jamais de la normalité et maltraité à cause de superstitions ?
Vincent assimila vite que tout ce dégoût était lié à ses yeux pairs et que cela ne ferait que causer davantage de soucis à Gil. Ainsi il avait pris l’habitude de garder la tête basse et essayer de se faire encore plus petit qu’il ne l’était. L’enfant malgré les brimades et autres traitements dû à la discrimination – les insultes étant ce qu’ils y avaient de plus « enviable » comme traitement-, avait tendance à ne pas réagir, il se contentait juste de regarder avec ses airs d’enfant perdu. Cependant son frère lui… Réagissait assez violemment, c’était le moins que l’on pouvait dire. Au point de ne presque plus jamais abandonné cette expression furieuse.
«
J’les déteste ! C’est leur faute si Gil’ à cette expression » pensait Vincent, l’air hagard. Assis contre un mur le menton contre ses genoux maigres, il lança un regard mauvais à un groupe d’enfants plus âgés avec qui ils avaient eut une altercation la semaine dernière. Dans sa vision simpliste d’enfant tout ce « qui faisait du mal à Gil’ » était une sorte d’ennemi. Un bruit de talon claquant le sol se fit entendre mais le petit blond ne réagit pas : il attendait.
Cependant la personne s’accroupit dans un froufrou de robe avant de s’exclamer
«
Quel œil inhabituel tu as là, Boy ».
Vincent se crispa et son regard demeura fixement sur le sol. Son frère lui avait bien expliqué de ne surtout pas répondre si on venait à lui parler et encore plus si on lui parlait de son œil. Il devait revenir d’une minute à l’autre, il fallait qu’il s’en sorte tout seul en attendant. La méfiance étant devenue une précaution dès qu’on s’approchait.
«
Tu sais Jeune homme que ce n’est pas poli d’ignorer quelqu’un qui te parle, encore plus une Lady. Mais je vais quand même te dire un secret boy : le rouge est d’entre toutes ma couleur préférée. »
Interloqué, Vincent redressa les yeux vivement. Cette personne à la voix mélodieuse et rieuse venait de lui dire qu’elle … aimait le rouge ?! Elle se moquait de lui, n’est-ce pas ? Elle ne pouvait pas être sincèrement gentille avec lui ?! Son regard se posa alors sur la plus belle, impressionnante et étrange personne que le petit ait jamais vu. Elle portait une robe de ces dames de la haute société avec un grand chapeau à ruban noir. Et tout cela était rouge. Ses cheveux, son maquillage, ses yeux… tout ! Elle-même était marquée comme lui des « Yeux de la Malédiction ». Elle lui souriait amusée. Elle était belle.
Tu vois, ce n’était pas la peine d’avoir peur ! Je ne vais pas te manger tu sais.Elle ria. Gil ne serait pas fâché de savoir qu’une belle dame en rouge lui avait parlé et avait été gentille avec lui. Cependant il ne savait pas quoi répondre, il n’était pas entraîné à faire la conversation à quelqu’un de son rang. Heureusement cette belle femme l’aida car elle reprit la parole…
[...]
C’était simple. Cela allait être facile ! Et cela allait leur changer la vie, même. Le petit enfant souriait chaleureusement à cette pensée. Son frère le gronderait sans aucun doute de ne pas l’avoir attendu à l’endroit prévu. Mais ce que le petit Blond allait accomplir en valait la chandelle. C’était à son tour ! Il allait enfin pouvoir sauver son frère, lui qui ne s’était jamais résolu à pouvoir l’abandonner même s’il était un Enfant du Diable. Vincent faisait cela pour son frère. La tête basse, un réflexe qui évitait parfois quelques ennuis, le regard fixé sur les pavés qui défilaient sous ses minuscules pieds, la clef bien serrée dans sa main gauche.
Cette clef n’était autre que celle pouvant ouvrir une petite porte derrière l’un des grands manoirs. Vincent l’avait subtilisé la veille, en prétendant être un servant. Il n’aimait pas ça, voler. C’était dangereux et bien trop risqué. Mais la « Dame en Rouge » lui avait demandé de l’aider à entrer dans le manoir, où se trouvait ce soir une réception, sans doute d’aristocrates. Elle voulait faire la surprise de son arrivée à son ami, quelqu’un de vital pour elle, de ce qu’elle lui en avait dit. Cette belle femme lui avait promis en échange d’aider le petit dans son vœu le plus cher « faire en sorte que Gil ne souffre plus jamais ». Elle lui avait juré qu’il ne se souviendrait pas même des années de souffrances. Il la croyait.
Le petit accéléra son pas à la vue de la magnifique femme, aujourd’hui avec un éventail carmin. Elle caressa un instant les cheveux dorés du petit avec un air quasi maternel, tandis qu’il lui tendait son larcin.
Vincent rebroussa chemin au pas de course vers les quartiers, en souriant. La lourde porte de métal se referma.
Vincent entendit les cris .
L’enfant s’éveilla doucement, -il ne se rappelait pourtant pas s’être endormi. Etrange- et leva une main pour frotter ses yeux encore chargés d’un sommeil dont il ne se souvenait pas. Ce qu’il vit, il ne le comprit pas de suite, ou son esprit ne voulait pas, absolument pas, comprendre ce qui se passait et le rejetait clairement dans les tréfonds de son crane. Les paumes de ses mains tachées d’écarlate, une vision d’horreur que le petit se refusa à saisir. Il saignait ? Il resta quelques secondes médusé par l’horreur avant de tourner son regard choqué sur ce qui l’entourait. Ce n’était que le début du cauchemar. La ruelle où Vincent se trouvait était déserte si ce n’était le corps d’un homme d’où venait le rouge sur le blondinet. Comme avec un temps de décalage, le petit garçon se mit à trembler puis de grosses larmes menacèrent de couler sur son visage poupin avant de former une sorte de bouillie avec le sang. Il ouvrit plusieurs fois la bouche, en vain, aucun cri ne pu sortir de sa gorge.
Il fallut quelques secondes, ou quelques minutes, peut être même des heures, à Vincent pour se remettre sur ses coudes puis debout, terrorisé et tremblant comme une feuille. Il parvint à poser un pied devant l’autre, dans un équilibre encore des plus instable pour rejoindre l’une des artères centrales de la ville. Mais ce qui l’y attendait n’était autre que l’odeur omniprésente fade, métallique et vaguement sucrée du sang. Des cadavres en nombres, certains des aristocrates vu les parures, du sang coulaient encore des cous pales. Qu’avaient-ils bien pût vouloir fuir comme cela ?
Vincent continua de errer, seuls ses sanglots brisaient ce véritable silence de mort qui s’était refermé comme la pierre du tombe sur lui. Il croyait presque avoir aperçu un cadavre bouger.
Entre deux sanglots il commença à hoqueter.
«
J… Je n’ai rien fait… de mal… Ce n’est pas ma faute… Ce n’est pas ma faute… »
Cela sonnait presque comme une prière, comme si il essayait désespérément de se convaincre lui-même de son innocence dans ce bain de sang. Son esprit et tout son corps était particulièrement engourdi, comme dans un cauchemar. Tout en continuant de pleurer, il divagua presque en délirant, totalement perdu. Comme si la raison s’était endormie, ne pouvant pas tolérer cet amas d’horreurs une seule seconde de plus.
«
J’ai fais ça… J’ai fais ça pour Gil… ! »
Il enfouit ses mains salies dans son visage , avant de finalement se taire. Oui tout était pour Gilbert ! Tout était pour son frère bien aimé ! Tout avait toujours été pour son frère ! Toujours, toujours, toujours… !
Le rire se substitua aux larmes. Un rire dément et effrayant s’émanait de cet enfant qui venait sans doute de perdre la raison. Il ne ressentait subitement plus rien pour les corps qui jonchaient le sol là où il passait, après tout ce n’était rien de plus qu’un amas de poupées cassées ! Il ne ressentait rien non plus pour les cadavres qui bougeaient et qui dévoraient d’autres. Vide total.
Puis une pensée s’imposa pour son grand frère adoré qu’il devait rejoindre immédiatement ! Comme toujours , même dans cet état, Gilbert Riddle était le centre du monde de Vincent. Celui pour qui il faisait et ferait tout. Et cela même si le cadet était tombé dans un monde distordu peuplé d’horreurs et de cauchemars sans fin ; même si l’enfant venait peut être tout juste de se changer en monstre lui même.
Dans ce chaos au allure de cauchemar, la seule chose à laquelle pensait Vincent n’était autre que son frère. Cela prenait tout la place dans sa tête. Son amour pour Gilbert virait tranquillement à l’obsession . Gilbert. Gilbert . Gilbert... Le nom rythmait dans sa tête, comme le bruit de ses pas sur le sol ou de son sang qui pulsait, comme si tout cela en était la conséquence. Le petit blond taché de sang, continuait de trottinait au milieu de la désolation en riant, des ruines d’existence.
L’errance le mena à la grande place, la vie avait fuit ici encore l’horreur, où deux formes se détachaient. Une minuscule figure, se noyait presque dans les froufrous d’une soie écarlate des plus exquise. Assise à même le sol, La Femme, entourée de ses encombrants jupons semblait caresser les boucles ébènes échouées sur le visage de l’enfant endormi contre ses genoux. Vincent reconnut immédiatement son frère et se mit à courir vers lui, tout sourire large halluciné et yeux épuisés, les mains rouges tendues.
Elle souriait tranquillement au petit qui venait de s’écrouler par terre de tout son long au milieu de cette scène macabre.
«
Comme tu as été très sage, ton grand frère chéri ne se souviendra plus de rien. »
-
Plus de… de rien ? articula t’il difficilement, effrayé de comprendre et terrorisé de la réponse.
-
Oui plus de rien, comme convenu : j’efface toutes les années douloureuses petit à petit. C’était ce que tu avais demandé, Boy »
Vincent resta au sol, son visage figé dans son expression perdu et démente. Il… Il allait être oublié lui aussi ? Oublié par Gilbert ? Par sa raison d’exister ? Par celui pour qui il aurait tout donné sans une hésitation, pour qui il aurait ajouter encore des cadavres à ceux en ville ? Il ne put s’empêcher de rire de façon étouffée, presque écorchée et absurde à l’ironie de la situation. Il n’y avait pas même de mot à mettre sur l’état de l’enfant. Terrassé, abattu, atterré. Brisé, démoli, perverti. Quelque chose avait été fracassé au milieu de ce carnage.
Aussi bien les corps et la mémoire de l’aîné que l'âme insouciante et légère du cadet
Pas de deuxième chance, pas de substitution, pas de gomme, pas de retour en arrière. Rien, il ne restait plus rien que le cauchemar.
Vincent entendit juste des bruits de coup de feu et des pas ? Des survivants ? Des secours ? Trop tard. Puis le noir .
Aaah~ What’s puzlling you is the nature of my game. Les derniers arrivants sur le lieu du carnage furent des Hunters. Ils traquaient apparemment la femme en rouge depuis plusieurs semaines sans avoir pu mettre la main dessus . Vincent saisissait des bribes de conversations quand personne ne faisait attention. « La Dame en Rouge » se révéla être ce qu’on appelait une « Sang Pur », bien que l’enfant ne comprit pas la signification avant bien longtemps.
Elle avait eut pour projet de se venger d’un ancien amant en levant sa propre armée de Level D, crime impardonnable pour laquelle elle était chassée. Et avait accompli sa vendetta personnelle en Angleterre. Lui pauvre enfant stupide et naïf n’avait été qu’un pion, elle avait joué ses coups avec maestria qui forgeait l’admiration de son point de vue.
La survie des deux enfants n’avait été due que par un pur hasard, un simple hasard. L’aristocrate avait juste était repérée par les Hunters et avait donc abandonné ses victimes pour pouvoir s’enfuir.
Même si les garçons avaient survécu, rien ne serait plus jamais comme avant. Vincent développa une véritable nature de sociopathe qui ne fit qu’augmenter avec le temps. Il devint un sadique de premier ordre complètement dénué de toutes valeurs morales.
Il était fréquent de le voir accompagné d’une paire de ciseaux particulièrement affûtés à la main, laissant toujours derrière lui des peluches enfantines déchiquetées. Certains pensent que c’est ainsi un moyen d’exprimer ses pulsions, d’autres se demandent s’il ne s’en servirait pas pour découper des choses plus… vivantes.
Dans le but de suivre son grand frère bien aimé, il rejoignit également les Hunters en Angleterre mais lui sans aucunes convictions : Il se moquait éperdument que les Hunters tuent des Vampires, peu importe l’âge ou la culpabilité, et que les Vampires dévorent des innocents. Son manque de morale et de pitié en faisait un candidat tout déterminé pour les missions les plus douteuses au niveau éthique, que le blond effectuait sans rechigner avec son éternel sourire.
Tout ce qui le préoccupait était Gilbert devenu « Raven Riddle ». Ce dernier devint l’obsession, de plus en plus malsaine, de l’homme aux yeux vairons. Commodément pour Vincent, Raven ne se souvient pas de certains épisode , dont le massacre de la ville et donc de l’implication du plus jeune dans ceci, chose qu’il compte fermement tenir secrète.
Extrêmement possessif de son aîné, il revendique de façon très claire que ce dernier lui appartient. Pour cela, il observe toujours minutieusement de son regard froid ceux qui accapareraient un peu trop longuement l’attention de Raven. Sans compter les méthodes disons peu orthodoxes, plus que d’habitude, de l’étrange Riddle dans ce cas de figure. La présence du cadet devint encore plus dérangeante au fil des années par le malaise qu’elle procure : on préssent que quelque chose n’est pas normal sans pouvoir le nommer.
Mais malgré sa nature particulièrement instable Vincent était tout sauf un idiot. Ainsi, il a entièrement conscience de la nécessité d’être un membre intégré à la société. Dans ce but il a construit son masque dès le lendemain de la découverte des vampires. Malgré son apparence de sociopathe calculateur, son physique ne trahirait jamais cela : toujours souriant, l’air aimable il serait difficile de soupçonner le nouvellement professeur Riddle d’être autre chose que le Professeur. Il joue tous les jours le rôle d’une fausse innocence afin de prétendre à la normalité qui lui a toujours été refusée.
Hunter retiré au même moment que Gilbert qui décida de changer de voie, il prend le poste de littérature dans le but de rester avec son frère comme toujours.
Dans une classe de vampire, la question se pose qui est vraiment le monstre ? ~
Particularités: Pour être constamment vu une paire de ciseaux en mains il a été surnommé au sein de la Guilde : Vincent Scissorhand
¤~ Vous ~¤
Prénom : Deuxième compte: Hide !
Age : 18 ans
Ville : Je suis citoyen du monde
Où as-tu trouvé le forum ? Par hasard dans mes favoris!
Quelque chose à dire ? IRL a pas été très gentille et après l'inspiration s'est enfuit : je l'ai rattrapé avec un filet donc voila Finalement la V2 ~
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